En coulisses à Bruxelles Un candidat qui convainc davantage
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Pour pouvoir prendre ses fonctions, la nouvelle Commission doit être validée dans son entièreté par le Parlement européen, qui vit ainsi un moment unique de sa législature. Les commissions référentes pour chaque poste de commissaire ont un « droit de vie et de mort » sur les candidats.
Dans ce processus d’auditions publiques et de questions écrites se jouent l’évaluation de la pertinence politique et technique de chacun d’eux, et l’obtention par les députés d’engagement des futurs commissaires sur des visions et orientations que le Parlement peut partager.
Avant même le début des auditions, deux candidats ont été priés de quitter la scène. Après une audition tendue, la candidate française au marché intérieur, Sylvie Goulard, doit répondre à des questions écrites complémentaires avant d’être fixée sur son sort.
Quant au candidat polonais pour l’agriculture, sa première audition a suscité moult interrogations. Elle s’est soldée par des questions écrites supplémentaires très strictes et le devoir de passer une seconde fois devant les députés de la Comagri. Janusz Wojciechowski s’était borné à répéter qu’il était prêt à discuter sur tout, mais en ne proposant rien. Et, peut-être pire, en reprenant à son compte l’ensemble du projet de réforme de son prédécesseur, alors que le nouveau mode de gestion de la Pac, avec la renationalisation rampante de cette dernière à la clé, est affiché comme une ligne rouge pour la grande majorité des députés de la Comagri.
Les députés s’interrogeaient sur la capacité du prétendant à peser au sein de la future Commission, sous la houlette d’un vice-président exécutif néerlandais aguerri, et à côté d’une commissaire à la santé qui a indiqué qu’elle prendra totalement la responsabilité de proposer une stratégie européenne « de la fourche à la fourchette ». Le week-end a finalement été salutaire pour lui.
Sa seconde audition a révélé un « nouvel homme ». Le candidat polonais s’est montré prêt à défendre une Pac résolument commune et bien dotée, à renforcer les outils européens pour lutter contre les crises, à rééquilibrer la proposition de son prédécesseur entre flexibilité et politique commune, et à mettre un cadre européen aux nouvelles mesures vertes du premier pilier de la Pac. Un changement qui lui ouvre la voie d’un mandat de cinq ans, mais aussi des engagements pris devant les eurodéputés, qui veilleront à les voir suivis d’effets.
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